L’incroyable destin de Christelle Minard, devenue malgré elle députée
- Emmanuel Senecharles

- 11 sept.
- 2 min de lecture
Agricultrice, enseignante, maire… et désormais députée. À 53 ans, Christelle Minard est entrée à l’Assemblée nationale, succédant à Olivier Marleix, dont elle était la suppléante depuis 2012. Une ascension politique qu’elle n’avait jamais envisagée.

L’incroyable destin de Christelle Minard, devenue malgré elle députée :
Née dans une famille d’agriculteurs du Perche, à Logron, Christelle Minard reprend l’exploitation familiale dès 1994, tout en devenant enseignante au lycée agricole de Nermont, auprès d’élèves en difficulté scolaire. « Transmettre, aider, soutenir : c’était mon rêve », confie-t-elle. Elle conjugue alors vie d’agricultrice, de professeure et de mère de famille.
Très tôt investie en politique locale, elle devient conseillère municipale à Marboué en 1994, puis première adjointe à Tremblay-les-Villages, où elle sera élue maire en 2014. Son mandat est marqué par une décision difficile : augmenter de 70 % les impôts pour sauver une commune menacée de faillite. « Ce n’était pas populaire, mais indispensable », assume-t-elle.
C’est ce sens du devoir qu’Olivier Marleix avait repéré. Il l’avait choisie comme suppléante lors de sa première élection législative, en 2012. « J’étais son petit porte-bonheur », raconte Christelle Minard. Elle restera à ses côtés, par loyauté, jusqu’à l’annonce brutale de son décès cet été.
Je ne voulais pas être députée
Un choc personnel qui s’est transformé en responsabilité politique. « Je ne voulais pas être députée, je ne voulais pas être à sa place… Mais j’ai accepté par devoir. Pour Olivier, pour sa famille, pour notre territoire », insiste-t-elle.
À Paris, la nouvelle élue a choisi de siéger à la commission des affaires économiques, pour défendre l’agriculture, l’industrie, et les dossiers locaux qui lui tiennent à cœur, comme l’hôpital de Châteaudun et l’autoroute A154. Sur le plan politique, elle affirme une ligne claire : « Je voterai la confiance au gouvernement, non par adhésion, mais par sens des responsabilités. Je refuse d’ajouter une crise politique à celles que nous connaissons déjà. »
Députée malgré elle, mais fidèle à ses engagements, Christelle Minard entend incarner une continuité : celle d’Olivier Marleix, et celle d’une femme de terrain attachée à son territoire.






Commentaires