Hôpital de Dreux : en grève, les agents hospitaliers dénoncent leurs conditions de travail
- Emmanuel Senecharles
- il y a 5 minutes
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Depuis le 21 octobre, une quarantaine d’agents de service hospitalier du centre hospitalier de Dreux se mobilisent chaque jour. Au-delà du temps de travail, ils pointent la précarité de leur statut et la mauvaise qualité des produits d’entretien qu’ils utilisent au quotidien.

Hôpital de Dreux : en grève, les agents hospitaliers dénoncent leurs conditions de travail
Chaque jour à 11h30, elles se retrouvent au pied du centre hospitalier Victor-Jousselin. En blouse blanche, pancartes à la main, les agents de service hospitalier (ASH) de Dreux débrayent depuis plus d’une semaine.« On ne veut pas être invisibles », explique Angélique Huet, représentante syndicale FO. « Sans nous, les chambres, les blocs, les couloirs, rien ne tourne. Mais nos conditions de travail se dégradent. »
Le mouvement a démarré après un projet de réorganisation des horaires, finalement suspendu, qui aurait entraîné la perte de huit jours de RTT par an. « On a obtenu le retrait du projet, mais sur le terrain, rien ne change : on court toujours autant », poursuit la syndicaliste.Un point que la direction réfute :
« Il n’a jamais été question de supprimer huit heures de RTT par an. La réorganisation visait uniquement à mieux répartir le temps de travail », précise Inès Aklouf, directrice adjointe de l’établissement.
Des produits d’entretien mis en cause
Au cœur de la colère, une autre revendication a émergé : la qualité des produits ménagers.« Les détergents qu’on nous donne ne nettoient pas. Il faut frotter plusieurs fois pour que ce soit propre, et à la fin, on se casse le dos pour rien », déplore une agente.Les ASH affirment utiliser depuis des années les mêmes produits, achetés dans le cadre d’un marché public.« C’est certainement pour cette raison qu’on continue avec ces produits, même quand ils sont inefficaces », estime Angélique Huet.
La direction assure avoir pris le problème à bras-le-corps :
« Nous avons entendu les remarques des agents. Un groupe de travail a été lancé, réunissant des représentants des ASH, le service d’hygiène hospitalière et les achats pour identifier les produits concernés », indique Inès Aklouf.Elle rappelle que les produits en question « respectent les normes d’hygiène » et qu’« aucune mesure budgétaire n’a conduit à leur choix récent ».
Manque d’effectifs et précarité
Derrière le mouvement, c’est tout un malaise qui s’exprime.Sous-effectif chronique, remplacements partiels, contrats précaires : le quotidien des ASH reste éprouvant.« Quand quelqu’un est en arrêt, on remplace un poste sur deux. Résultat : certaines font deux ou trois services dans la même journée », décrit Angélique Huet.Les agents réclament aussi la titularisation des contractuelles, souvent présentes depuis plusieurs années sans évolution de carrière.
De son côté, la direction affirme que « tous les départs sont remplacés » et qu’un équilibre doit être trouvé entre continuité du service et contraintes budgétaires.
Si le dialogue a permis quelques avancées, la grève reste reconduite. « Tant que tout le monde ne sera pas entendu, on continuera à se rassembler », prévient la représentante FO.Les agents espèrent surtout que ce mouvement permettra de remettre en lumière leur rôle souvent méconnu au sein des hôpitaux.


