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Brezolles : TIB perd un marché de 15 millions d’euros face à une entreprise polonaise

  • Photo du rédacteur: Emmanuel Senecharles
    Emmanuel Senecharles
  • 25 oct.
  • 2 min de lecture

À Brezolles, en Eure-et-Loir, le patron de TIB ne décolère pas. Son entreprise, spécialiste de la fabrication d’ambulances, vient de perdre un marché public colossal : près de 300 véhicules destinés à une quinzaine de services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) de l’Ouest de la France.Montant estimé : 15 millions d’euros.Le contrat a finalement été remporté… par une société polonaise.


Le constructeur d’ambulances TIB, basé à Brezolles (Eure-et-Loir), dénonce la perte d’un marché public de 15 millions d’euros, attribué à une entreprise polonaise.
Le constructeur d’ambulances TIB, basé à Brezolles (Eure-et-Loir), dénonce la perte d’un marché public de 15 millions d’euros, attribué à une entreprise polonaise.

Brezolles : TIB perd un marché de 15 millions d’euros face à une entreprise polonaise


« Quand on perd parce qu’on est moins bon, on l’accepte. Mais là, le cahier des charges était pipé », s’agace Philippe Sandrin, président de TIB, installé depuis plus de vingt ans à Brezolles.


Le prix, critère décisif

Selon lui, le choix du prestataire étranger ne doit rien au hasard.Dans l’appel d’offres, le prix pesait 60 %, contre 40 % pour la technique.Un déséquilibre qui, selon le chef d’entreprise, favorise mécaniquement les fabricants basés à l’étranger.« Quand on met 60 % sur le prix, c’est gagné d’avance pour ceux qui produisent à bas coût », déplore-t-il.

D’autant que la société lauréate du marché n’a, toujours selon lui, qu’une simple boîte aux lettres en Alsace, alors que la production serait entièrement réalisée en Pologne.

Une perte lourde de conséquences


Pour TIB, l’impact est majeur : 15 millions d’euros de commandes envolées sur quatre ans.L’entreprise, qui emploie 110 salariés, réalise une partie importante de son activité dans la fabrication d’ambulances destinées aux SDIS, aux hôpitaux et au secteur privé.Sans nouvelles commandes, Philippe Sandrin prévient : il pourrait devoir se séparer d’une grande partie de son personnel.


Ironie du sort : parmi les départements signataires du marché figure l’Eure, à une dizaine de kilomètres seulement de Brezolles.Ses futures ambulances viendront… de Pologne.« On détruit des emplois à vingt kilomètres d’ici pour acheter à l’étranger. C’est désespérant », souffle le dirigeant.


Le SDIS 35 défend un marché conforme

Côté organisateurs, on assume la procédure.Le SDIS d’Ille-et-Vilaine (35), qui pilotait l’appel d’offres pour les quinze départements concernés, assure que tout a été fait dans les règles.« Il s’agissait d’un marché européen, ouvert à toutes les entreprises, françaises ou étrangères », indique Éric Candas, directeur du SDIS 35.Le recours déposé par TIB a d’ailleurs été rejeté par la justice administrative.

symbole du malaise industriel


Au-delà de cette affaire, Philippe Sandrin y voit le reflet d’un problème plus large : la fragilité de l’industrie française face à la concurrence européenne.« On détruit du savoir-faire local. On fabrique moins en France, et après, on s’étonne que nos usines ferment », déplore-t-il.


À Brezolles, le constructeur d’ambulances tente désormais de se relever, avec la crainte que ce marché perdu ne soit pas le dernier.

 

Interview par téléphone de Philippe Sandrin

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