MFR de Beaumont-les-Autels : des dérives passées sous silence ?
- Emmanuel Senecharles
- 22 juil.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 juil.
MFR de Beaumont-les-Autels : des dérives passées sous silence ?
Au cœur de plusieurs scandales au sein de son établissement, la MFR (Maison Familiale Rurale) de Beaumont-les-Autels, en Eure-et-Loir, est accusée par plusieurs élèves de passer sous silence de nombreux faits graves qui se seraient déroulés dans cette école agricole et hippique. Trois plaintes auraient été déposées. Une élève nous raconte ce qu’elle aurait vécu dans cette école.
Pour notre témoin, tout commence en décembre 2023, lors du bal de Noël à la Maison Familiale Rurale (MFR) de Beaumont-les-Autels, Karine (prénom modifié) 16 ans , devient la cible d’insultes grossophobes de la part de plusieurs camarades. L’un d’eux tente même de la frapper. En pleurs, la surveillante de nuit l’enferme dans la cantine, « ne sachant plus quoi faire », raconte l’élève.
Sans solution, la surveillante décide, afin de protéger Karine, de l’enfermer dans sa chambre. « Personne n’a appelé la gendarmerie. La direction a refusé de se déplacer. Mes parents, à plus d’une heure de route, ont dû venir me chercher. »
Le lendemain, la réponse de l’établissement a surpris Karine. Pour éviter ses agresseurs, la directrice l’informe qu’elle change de classe. « Comme si c’était moi le problème », déplore-t-elle.
Que se passe-t-il dans cet établissement ?
Selon l’adolescente, ce n’est pas une réponse inédite de l’administration scolaire. Arrivée à la MFR en 2023 pour préparer un bac pro en conduite et gestion d’une entreprise hippique, Karine espérait un cadre bienveillant. « Je venais d’un parcours difficile, marqué par une phobie scolaire. On m’avait promis un accompagnement. Je n’ai trouvé que du silence. »
Autre sujet de malaise au sein de la MFR : un enseignant encore en poste aurait tenu des propos déplacés à plusieurs élèves. L’une d’elles affirme qu’il lui a montré un message écrit sur son téléphone : « S’il n’y avait pas une telle différence d’âge entre nous, j’aurais essayé de te séduire. » Choquée, cette amie et camarade de classe de Karine n’a pas su comment réagir. Ce n’est que quelques heures plus tard qu’elle a averti la directrice de l’école qui, selon elle, a pris acte de ce fait en donnant un simple avertissement au professeur, toujours en poste aujourd’hui.
Comme si ce n’était pas suffisant, dans cette école aux multiples affaires, des élèves affirment avoir reçu sur Snapchat des photos inappropriées d’un surveillant de l’internat, présenté comme un « animateur ». « Il nous a envoyé des photos de lui en calçons et montré son sexe », se souvient Karine. Il aurait aussi invité certaines élèves chez lui. « On nous a demandé de ne pas en parler », regrette-elle. L’homme a quitté l’établissement l’année suivante en 2024.
A ce jour, trois plaintes auraient été déposées révèle le quotidien la maine libre
La MFR dépend de la DRAAF, la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt, son autorité de tutelle, qui n'a pas donné suite à notre demande d’interview.
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