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Eure-et-Loir : les radios associatives dans l’incertitude face à la possible baisse du FSER

  • Photo du rédacteur: Emmanuel Senecharles
    Emmanuel Senecharles
  • il y a 2 heures
  • 3 min de lecture

Le projet de loi de finances 2026 continue d’inquiéter les radios associatives du département. La baisse annoncée de 44 % du FSER, le Fonds de soutien à l’expression radiophonique, menace directement leur équilibre économique. À Radio Grand Ciel, structure implantée depuis plus de trente ans sur quatre studios en Eure-et-Loir, l’inquiétude reste vive, même si les dernières avancées parlementaires laissent entrevoir un possible recul du gouvernement.

 

Au studio de Radio Grand Ciel en Eure-et-Loir, l’inquiétude est palpable face à la baisse annoncée du Fonds de soutien à l’expression radiophonique.
Au studio de Radio Grand Ciel en Eure-et-Loir, l’inquiétude est palpable face à la baisse annoncée du Fonds de soutien à l’expression radiophonique.

Eure-et-Loir : les radios associatives dans l’incertitude face à la possible baisse du FSER


« Ce n’est pas encore tout à fait acté », prévient d’emblée Anne-Sophie Chaubeau, directrice de Radio Grand Ciel.Ces dernières semaines, les radios associatives ont reçu un message encourageant : « La Fédération française des radios chrétiennes nous a informés qu’il pourrait y avoir un retour en arrière. La baisse drastique annoncée au départ semble être revue. »La ministre de la Culture, Rachida Dati, a également affiché son soutien aux radios associatives. Le 30 octobre, la commission Culture de l’Assemblée nationale a voté un amendement fixant le FSER à environ 38 millions d’euros.


Mais le processus législatif n’en est qu’à ses débuts : passage en commission des finances le 7 novembre, débats en séance publique, puis vote global du budget. « Tout cela nous dépasse un peu, à notre niveau. Nous avons saisi nos parlementaires, écrit à nos députés… Les messages de soutien nous font du bien, mais rien n’est acquis », insiste Anne-Sophie Chaubeau.Fin novembre, le texte sera transmis au Sénat. En cas de rejet, le gouvernement pourrait revenir à la version initiale… et donc rétablir la baisse de 44 %.


« Si la baisse se confirme, notre structure sera fragilisée »

Pour Radio Grand Ciel, l’enjeu est majeur. « Le FSER représente 33 % de notre budget », rappelle la directrice. L’an dernier déjà, une première alerte avait été lancée. Cette fois, les conséquences seraient immédiates :« Si on devait subir cette baisse de 44 %, cela fragiliserait forcément notre structure. Nous dépendons à 90 % des subventions et des dotations. Nous avons trois salariés que nous voulons garder, et une activité radiophonique à maintenir. »

L’association a déjà construit son budget prévisionnel pour l’année, ce qui rendrait toute modification difficile. « Les subventions municipales diminuent aussi. Les communes sont contraintes de faire attention à leurs dépenses. Tout cela nous inquiète », confie-t-elle.



Créée en 1991 par le père Daniel Rambur, Radio Grand Ciel a pour vocation de « créer du lien ». Rapidement développée sur quatre studios (Dreux, Chartres, Nogent-le-Rotrou et Châteaudun), la radio repose aujourd’hui sur plus de 100 bénévoles, une centaine d’émissions locales et trois salariés :

  • Émilie, responsable de programmation

  • Simon, responsable technique

  • Christophe, journaliste


« Notre devise, c’est la radio qui rapproche les hommes, et nous tenons à cette ligne éditoriale », souligne Anne-Sophie Chaubeau.La radio poursuit aussi son développement : diffusion en DAB+ sur Chartres, site modernisé, podcasts, et collaboration renforcée avec des lycées du département.


Radio Intensité, un model économique différent

Toutes les radios locales ne sont pas concernées par le FSER. À Châteaudun, Radio Intensité fonctionne sur un autre modèle.Son animateur, Jérôme Bordier, explique :

« En France, les radios sont classées de A à E. Nous, à Intensité, sommes en catégorie B : une catégorie commerciale mais en association. C’est une exception en France. Dans cette catégorie, on ne touche pas le fonds de soutien de l’État. Notre chiffre d’affaires vient uniquement de la publicité. »

Un positionnement atypique, qui met la radio à l’abri de la baisse annoncée.


RTV, également concernée

Contrairement à Radio Intensité, la radio drouaise RTV dépend bien du FSER.Sollicitée dans le cadre de ce reportage, elle n’a pas souhaité répondre à nos questions.Cependant, dans une déclaration publiée sur Facebook le 22 octobre, la station a exprimé son inquiétude face au projet de baisse du fonds, indiquant suivre de près l’évolution du débat parlementaire et espérer, comme d’autres radios locales, un arbitrage favorable.





Alors que les discussions budgétaires se poursuivent au Parlement, les radios associatives restent suspendues à chaque amendement, chaque vote.

« Nous sommes dans l’attente. Rien n’est gagné », conclut Anne-Sophie Chaubeau, qui continue de suivre, comme beaucoup d’autres, chaque avancée législative.


 

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