top of page

Eure-et-Loir : dans la nuit, les “feux de la colère” ont embrasé les ronds-points

  • Photo du rédacteur: Emmanuel Senecharles
    Emmanuel Senecharles
  • il y a 2 jours
  • 2 min de lecture

Eure-et-Loir : dans la nuit, les “feux de la colère” ont embrasé les ronds-points

Mercredi 12 novembre, à la tombée du jour, les flammes se sont élevées sur plusieurs ronds-points d’Eure-et-Loir. À Chartres, Allaines et Luigny, des agriculteurs ont allumé les “feux de la colère” pour alerter sur une situation qu’ils jugent intenable.


Opération coup de poing baptisée "Les feux de la colère" par les agriculteurs d'Eure-et-Loir qui ont prit possession de 3 rond-point du département pour montrer leur contestation de la politique actuelle du gouvernement
Opération coup de poing baptisée "Les feux de la colère" par les agriculteurs d'Eure-et-Loir qui ont prit possession de 3 rond-point du département pour montrer leur contestation de la politique actuelle du gouvernement

Eure-et-Loir : dans la nuit, les “feux de la colère” ont embrasé les ronds-points


Le vent froid n’a pas découragé les agriculteurs euréliens. À la nuit tombée, les flammes d’un brasier de cinq mètres éclairent le rond-point des Propylées, à l’entrée de Chartres. Quelques silhouettes se réchauffent près du feu, drapeaux à la main. Pas de blocage, pas de tension, mais une même détermination : faire entendre une détresse qui s’enracine dans les campagnes.


Les Jeunes Agriculteurs d’Eure-et-Loir et la FNSEA 28 ont choisi le symbole plutôt que la confrontation. Trois points de rassemblement, trois feux visibles depuis les grands axes, pour dire stop à ce qu’ils appellent une “triple peine” :

  • la taxe carbone (MACF) qui alourdit les coûts de production,

  • les accords commerciaux comme le Mercosur, ouvrant la porte à des produits venus d’ailleurs,

  • et une PAC en recul, qui fragilise encore les exploitations.


« On nous impose des contraintes toujours plus lourdes, tout en important des produits fabriqués avec des pratiques interdites chez nous », souffle Sylvain Marcuard, président des Jeunes Agriculteurs 28, le visage éclairé par les flammes.


Des coûts qui explosent, une production qui s’effondre

Selon la FNSEA 28, la hausse du prix des engrais atteint désormais plus de 100 euros par hectare supplémentaire, avec +120 € par tonne pour la solution azotée et +140 € pour l’urée. Dans le même temps, les volumes produits reculent : –28 % de bovins, –13 % de volailles et –10 % de grandes cultures en vingt ans.


« Si rien ne change, c’est tout notre modèle agricole qui est menacé », alerte Bertrand Petit, président de la FNSEA 28.Autour de lui, les visages se ferment. Beaucoup redoutent que la signature de l’accord Mercosur vienne entériner un déséquilibre déjà profond.

Une colère encore maîtrisée


L’action s’est déroulée dans le calme. Aucun blocage, aucune tension avec les automobilistes. Juste des feux, des drapeaux et des discussions au bord de la route. Une colère contenue, mais réelle, qui pourrait bien se rallumer sous une autre forme dans les semaines à venir.


« On a voulu une action visible, mais respectueuse. Si rien ne bouge, la suite pourrait être différente », prévient Bertrand Petit.

 


bottom of page