Châteaudun : 181 morts du cancer en 2024, le maire réclame un plan d’urgence
- Emmanuel Senecharles

- 5 août
- 2 min de lecture

Châteaudun : 181 morts du cancer en 2024, le maire réclame un plan d’urgence :
À Châteaudun, dans le sud de l’Eure-et-Loir, le maire Fabien Verdier monte au créneau face à un constat inquiétant : 181 habitants de sa commune seraient décédés d’un cancer en 2024. Dans une vidéo diffusée fin juillet sur les réseaux sociaux, l’élu interpelle l’Agence régionale de santé (ARS) et appelle à une mobilisation urgente.
« Ce chiffre est dramatique. Il révèle un vrai problème de santé publique », s’indigne Fabien Verdier. Face caméra, dans une intervention à la tonalité grave, le maire de Châteaudun en Eure-et-Loir, alerte sur une situation qu’il juge intenable. Il réclame des mesures concrètes : meilleure accessibilité au dépistage, amélioration des soins, création de nouveaux équipements.
Pour illustrer l’urgence de la situation, l’élu évoque le cas d’un habitant atteint d’un cancer du poumon, dont la tumeur a fortement progressé en à peine six semaines. Un autre Dunois lui a confié que son père avait dû effectuer chaque jour deux heures de route pour recevoir une chimiothérapie, un rythme épuisant qu’il juge fatal.
Fabien Verdier pointe du doigt la lente dégradation de l’offre de soins sur le territoire. Entre 2012 et 2015, l’hôpital local a perdu plusieurs services essentiels comme la chirurgie ou la maternité. D’autres unités ont été fermées progressivement, créant un désert médical préjudiciable selon le maire.
Un taux de mortalité préoccupant dans le sud du département
Les données de l’Observatoire régional de la santé confirment un taux de mortalité par cancer légèrement au-dessus de la moyenne dans le département, notamment chez les hommes. Le taux de décès prématurés (avant 65 ans) s’élève à 194 pour 100 000 habitants dans l’Eure-et-Loir, contre 161 dans le Loir-et-Cher.
Un rapport de l’ARS évoque également une mortalité particulièrement élevée dans le sud-ouest du département, ce qui semble corroborer les inquiétudes exprimées à Châteaudun.
Face à ce tableau, Fabien Verdier souhaite voir naître un véritable centre de cancérologie à Châteaudun, intégrant prévention, dépistage et chimiothérapie. Il veut également tordre le cou aux rumeurs locales qui impliqueraient l’agriculture : « Je n’ai aucun élément allant dans ce sens. Ce que je constate, c’est un défaut de dépistage », précise-t-il.
Dans un échange écrit, l’ARS aurait reconnu une prévalence « peut-être un peu plus élevée » dans la commune. Une réponse jugée largement insuffisante par le maire, qui espère désormais une intervention de Santé publique France et un plan de santé publique à la hauteur des enjeux.






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