Vernouillet : la boutique Plein Sud Phone définitivement fermée pour blanchiment dans un trafic de cigarettes contrefaites
- Emmanuel Senecharles
- il y a 16 minutes
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La boutique Plein Sud Phone, située à Vernouillet, ne rouvrira pas ses portes. Le tribunal judiciaire de Chartres a ordonné, lundi 3 novembre, sa fermeture définitive, estimant que le commerce avait servi à  blanchir l’argent d’un trafic de cigarettes contrefaites. L’entreprise, reconnue coupable, devra également s’acquitter d’une amende de 80.000 € et afficher la décision sur sa vitrine pendant un mois.

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Vernouillet : la boutique Plein Sud Phone définitivement fermée pour blanchiment dans un trafic de cigarettes contrefaites
Derrière la vitrine de cette boutique de téléphonie de Vernouillet, se cachait en réalité la caisse noire d’un trafic de cigarettes contrefaites. Le tribunal judiciaire de Chartres vient de prononcer la fermeture définitive de Plein Sud Phone, au cœur d’un système de revente et de blanchiment mis en place depuis plusieurs mois.
Selon les juges, l’enseigne de téléphonie avait permis de réinjecter dans l’économie locale les profits tirés de la revente illicite de cigarettes. Si le gérant a été relaxé à titre personnel, la boutique, elle, a été sanctionnée en tant que personne morale, son rôle dans la circulation de l’argent étant jugé déterminant.Ce volet financier a occupé une place centrale lors des débats, tant il révélait la structuration du réseau.
Un trafic local mais bien organisé
À l’origine de l’affaire, une enquête ouverte au printemps après des mouvements suspects entre Vernouillet, Dreux et le Calvados.Les cartouches, imitant la marque Marlboro, étaient revendues entre 20 et 25 euros, contre environ 125 euros dans les bureaux de tabac.Les perquisitions ont permis la saisie d’environ 300 cartouches contrefaites, ainsi que du cannabis.Le trafic alimentait une trentaine d’acheteurs dans l’agglomération drouaise.
Au terme du procès, les peines prononcées vont du sursis à l’emprisonnement ferme.La personne considérée comme la plus impliquée dans l’organisation a été condamnée à  cinq ans de prison, dont trois ans ferme.Deux autres prévenus, impliqués notamment dans l’acheminement et la revente, ont été condamnés à  des peines de douze et quinze mois, pour l’essentiel assorties de sursis.Une femme de 25 ans, présentée comme particulièrement investie dans le réseau, a été condamnée à  30 mois de prison, dont 18 mois avec sursis probatoire, avec obligation de soins. Son véhicule, ou plus précisément, celui de sa mère a été confisqué.
Philip Morris n’exclut pas un appel
Dans cette affaire, Philip Morris France et la Fédération des buralistes d’Eure-et-Loir s’étaient constituées parties civiles, dénonçant un préjudice économique et un impact sur la santé publique.Danile Bruquel, le représentant de Philip Morris a exprimé sa surprise :
« Certaines relaxes partielles interrogent. Nous étudions la décision et n’excluons pas un appel. »
Les principaux condamnés devront également verser 10 000 euros de dommages et intérêts à la marque.
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