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Moissons en avance en Eure-et-Loir : « Du jamais-vu depuis des générations »

  • Photo du rédacteur: Emmanuel Senecharles
    Emmanuel Senecharles
  • 23 juil.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 25 juil.


Rodolphe Bourgeot dans son champ de Poivilliers (Eure-et-Loir) : face à une moisson précipitée par la sécheresse, il observe une baisse des rendements et une qualité de grains dégradée.
Rodolphe Bourgeot dans son champ de Poivilliers (Eure-et-Loir) : face à une moisson précipitée par la sécheresse, il observe une baisse des rendements et une qualité de grains dégradée. Photo d'illustration stock

Moissons en avance en Eure-et-Loir : « Du jamais-vu depuis des générations »:

La moisson a débuté avec près de deux semaines d’avance dans plusieurs secteurs d’Eure-et-Loir. Une précocité rare, qui inquiète les agriculteurs autant qu’elle les surprend.



À Poivilliers, petite commune rurale proche de Chartres, Rodolphe Bourgeot n’avait encore jamais sorti sa moissonneuse aussi tôt. « On a commencé entre le 20 et le 25 juin, du jamais-vu chez nous », explique cet agriculteur de 45 ans. Dans sa famille, installée depuis au moins six générations sur ces terres, l’orge ne se moissonnait pas avant le début du mois de juillet.


Cette avance est directement liée aux conditions climatiques extrêmes. « Le printemps a été sec, et les fortes chaleurs de juin ont grillé les cultures. On n’a presque rien eu en avril-mai. » Résultat : des grains plus petits, moins lourds, et des pertes de rendement parfois importantes. « Dans les terres profondes, on limite les dégâts. Mais dans les cailloux, on peut perdre jusqu’à 40 % », estime-t-il.


Une équation économique difficile

À ces difficultés agronomiques s’ajoute une tension sur les prix. « Le blé se vend entre 170 et 180 euros la tonne. Il y a dix ans, 200 euros suffisaient à faire tourner l’exploitation. Mais aujourd’hui, tout a explosé : le gasoil, les pièces, les engrais… » Une situation d’autant plus tendue que les marges agricoles sont déjà fragiles dans une conjoncture mondialisée.

Pour les agriculteurs d’Eure-et-Loir, cette campagne 2025 pourrait bien rester dans les mémoires – non pas pour sa précocité record, mais pour ses fragilités multiples.

 

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