Châteaudun : 48 logements privés d’eau chaude après la coupure de la chaudière

Depuis près de quinze jours, les habitants des immeubles place Schweinfurt à Chateaudun vivent sans eau chaude. La raison ? La chaudière collective a été volontairement mise à l’arrêt par le syndic, en raison d’impayés qui s’élèveraient à plus de 18.000 euros. Une décision qui plonge les 48 foyers de la copropriété dans la colère et l’incompréhension.

Les locataires agacés par cette coupure d'eu chaude alors qu'ils paient leurs charges dans cette immeuble place Schweinfurt à Chateaudun en Eure-et-Loir

Châteaudun : 48 logements privés d’eau chaude après la coupure de la chaudière :

Cindy, 45 ans, mère de quatre enfants, se dit « à jour de ses charges ». Elle raconte avoir découvert la coupure sans avertissement. « Vendredi, ils ont coupé brutalement. Il y avait juste une affiche en bas de l’immeuble expliquant qu’il y avait des dettes. Mais en tant que locataire, personne ne nous a informés. Ma propriétaire n’a reçu ni courrier, ni appel. »

Depuis, son quotidien ressemble à un retour en arrière. « On chauffe de l’eau dans une marmite, certains utilisent des bouillottes. Moi, je dois emmener mes enfants chez de la famille pour qu’ils puissent se doucher et aller à l’école propres », souffle-t-elle.

La situation touche aussi des familles avec de très jeunes enfants. « Une voisine a un bébé de deux mois. Comment voulez-vous donner un bain dans ces conditions ? », s’indigne Cindy.

Du côté des adolescents, la gêne est tout aussi forte. L’une d’elles confie ne pas en parler à ses camarades de classe : « J’ai un peu honte, je préfère ne rien dire. »

Des immeubles vétustes et fragilisés

Au-delà de la coupure de gaz, les résidents pointent aussi l’état préoccupant de la copropriété. Les immeubles, privés, sont très vétustes. Certains appartements, désertés de leurs locataires, laissent apparaître des fenêtres brisées. Des balcons menacent de s’écrouler, et des pigeons ont investi les logements inoccupés.

Parmi les habitants, on trouve aussi des propriétaires occupants, eux aussi à jour de leurs charges. « On paie nos factures comme les autres, et pourtant on est logés à la même enseigne », déplore un résident.

Le syndic justifie la coupure par le poids des impayés, dus selon lui à une vingtaine de familles. Une décision qui, pour les habitants respectueux de leurs obligations, relève d’une double peine. « On paie, on fait notre part. Et pourtant, on est punis comme les autres », résume Cindy.

Si les factures en retard pèsent lourd sur la copropriété, les familles s’inquiètent désormais de l’avenir. Car la chaudière coupée n’alimente pas seulement l’eau chaude, mais également le chauffage collectif, indispensable avec l’arrivée de l’automne.

Un sentiment de honte pour ces adolescentes

Affichette scotchée par le syndic, à l'entrée des cages d'escaliers pour expliquer la coupure d'eau chaude