Jean Todt et le préfet d'Eure-et-Loir en première ligne pour la sécurité routière
- Emmanuel Senecharles
- 29 mars
- 2 min de lecture
Jean Todt et le préfet d'Eure-et-Loir en première ligne pour la sécurité routière :
Un contrôle routier un peu particulier s'est déroulé en Eure-et-Loir ce jeudi. Aux côtés des gendarmes, le préfet du département, Hervé Jonathan, et l'ancien patron de l'écurie Ferrari, Jean Todt, actuel président de la Fédération Internationale de l'Automobile (FIA) et envoyé spécial des Nations Unies pour la sécurité routière, étaient présents pour sensibiliser les automobilistes aux dangers de la route.
Ce contrôle s'inscrivait dans le cadre de l'opération "Je roule pour la vie", une initiative visant à renforcer la prévention routière et à modifier les comportements dangereux au volant. "Nous savons que le facteur humain est déterminant dans la mortalité routière. Il est essentiel de rappeler aux conducteurs qu'ils doivent respecter les règles : ne pas consommer d'alcool avant de prendre le volant, ne pas utiliser son téléphone en conduisant, respecter les limitations de vitesse... Autant d'évidences qui ne sont malheureusement pas toujours appliquées", a souligné Hervé Jonathan, préfet d'Eure-et-Loir.
Le représentant de l'État a également déploré une "hémorragie silencieuse" sur les routes, pointant du doigt le fait que trop d'automobilistes se pensent à l'abri du danger. "Nous sommes collectivement dans le déni", a-t-il affirmé, rappelant que les chiffres de l'accidentologie parlent d'eux-mêmes. Trente huit morts en 2024 dans le département d' Eure-et-Loir.
Des progrès, mais un combat qui continue
Jean Todt, spécialiste du monde automobile et fervent défenseur de la sécurité routière, a apporté un regard averti sur la situation en France. "Chaque année, 1,2 million de personnes meurent sur les routes dans le monde, et 50 millions sont blessées. La France a fait des progrès formidables en divisant par plus de cinq le nombre de décès en un demi-siècle, mais 3 200 morts restent 3 200 de trop", a-t-il rappelé.
Pour Jean Todt, la lutte passe par plusieurs axes essentiels : l'éducation, l'application des lois, la qualité des infrastructures routières et véhiculaires, mais aussi la rapidité des secours en cas d'accident. "On ne fait pas cela contre les automobilistes, mais pour eux. Le but, c'est d'éviter que des innocents perdent la vie à cause du non-respect du code de la route", a-t-il insisté.
Applications mobiles : un faux ami de la sécurité routière ?
Le commandant du groupement de gendarmerie d'Eure-et-Loir, Julien Andreau, a également réagi sur l'utilisation des applications de signalement des contrôles routiers. "On peut comprendre que les automobilistes veuillent échanger des informations sur l'état du trafic ou des dangers sur la route. Cela peut être vertueux. Mais quand il s'agit de signaler les forces de l'ordre, cela permet à certains de continuer à commettre des infractions qui peuvent conduire à des drames", a-t-il expliqué.
Julien Andreau a appelé à une "prise de conscience collective" et à un usage responsable de ces outils technologiques : "Les contrôles existent pour prévenir les accidents et sauver des vies. Chaque usager de la route a un rôle à jouer dans cette prévention."
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